04/05/2012

GRAND PRIX 1995

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GRAND PRIX DE L'EDITION MUSICALE Francis Dreyfus

Si vous demandez à n'importe qui dans la profession quel est l'heureux éditeur qui a vendu en 20 ans 55 millions de disques dans le monde avec un artiste français, on vous répondra sans hésiter et avec une pointe d'envie: Francis Dreyfus. Car cet exploit-là n'est pas près d'être égalé, et constitue un magnifique exemple qui devrait en inspirer d'autres, à l'heure où d'aucuns déplorent notre frilosité hexagonale en matière d'export. Mais derrière cet exploit, il y a bien sûr une sacrée expérience de la musique, 32 ans de métier exactement. Petit flash-back à la rencontre d'un professionnel atypique qui a donné ses lettres de noblesse au mot "indépendant", avec Jacques Revaux et quelques autres.



Jean-Michel Jarre,
Francis Dreyfus
et Marcus Miller
Photo: Jean Ber
C'est en 1963 que Francis Dreyfus, après une licence de droit et des études à l'institut d'Etudes Politiques de Paris pour devenir attaché culturel, crée la SPPA (Société Parisienne de Promotion Artistique), et les Editions Labrador, qui inscriront à leur catalogue les chansons de Georges Aber, Gilles Thibault, Jean Renard etc, c'est à dire les tubes de Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Petula Clark, cette dernière obtenant un n°1 aux Etats Unis, tout comme Cliff Richard en Angleterre. L'année suivante, il se lance dans la production avec la bande originale du Manège enchanté, le célèbre feuilleton avec le chien Pollux (500 épisodes diffusés dans le monde entier): souvenirs, souvenirs...
A partir de 1967, il édite et produit une cinquantaine de musiques de films, dont le fameux Passager de la pluie (B.O. Franeis Lai). Dès 1968, il s'impose comme découvreur de jeunes talents, tant en France: Alain Bashung, Gilbert Montagné, Bernard Lavilliers, Christophe, qu'à l'étranger, signant en édition de futures pop stars comme David Bowie, Cat Stevens, Pink Floyd, Ten Years after, Jimmy Cliff, T. Rex. Et en 1971, il crée sa première maison de disques, produisant Christophe qui rencontre un succès immédiat (Les Paradis Perdus, Les Mots Bleus, Senorita).
Enfin en 1972, il découvre Jean-Michel Jarre qui secoue littéralement la planète trois ans après avec le triomphal Oxygène, puis en 1978 Equinoxe, deux albums qui remettent la musique instrumentale à l'honneur. Côté éditorial, il continue son ascension et se tourne de plus en plus vers le jazz, une de ses grandes passions, ajoutant à son palmarès AI Jarreau, Miles Davis, Les Crusaders, David Sanborn, Ricky Lee Jones, Marcus Miller. La consécration de ce travail d'éditeur sera la signature du catalogue Elvis Presley pour la France.
Mais Jean-Michel Jarre nous réserve alors une surprise de taille: ses "méga spectacles", produit par Francis Dreyfus, qu il inaugure par la Place de la Concorde en 1979, puis en Chine (Pékin et Shangai) en 1981, où aucun compositeur occidental n'avait pu se produire, ensuite à Houston en 1986, et à Lyon en présence du Pape, à Londres (les Docklands en 1988), et, le point d'orgue, à la Défense en 1990 avec... deux millions et demi de spectateurs
Sans oublier le concert au Mont Saint Michel et celui pour la tolérance à la Tour Eiffel le 14 juillet dernier. Un concept inédit de spectacles uniques et gratuits à l'échelle d'un lieu "évènement" qui font bien sûr appel aux technologies les plus modernes de l'image et du son. Le succès mondial de Jean-Michel Jarre est tel qu'il entraîne dès 1985 la création d'une structure éditoriale implantée aux Etats Unis, Francis Dreyfus Music (USA) Inc.. Artiste fécond, il continue de créer des albums "cultes", Les Chants magnétiques, Zoolook, Révolutions, sortant même en 1983 un disque à... un seul exemplaire Musique pour Supermarchés. En 1993, il est même n°1 en Europe devant Dire Straits et U2!
Le label Dreyfus, desormais représenté dans le monde entier, et fort d'un catalogue éditorial de plus de 20 000 titres français et internationaux, s'enrichit en 1991 de Dreyfus Jazz, dont les premières signatures s'appellent Steve Grossman, Marcus Miller, Michel Petrucciani, Richard Galliano, David Dexter D., le Mingus Big Band, Birelli Lagrene, Eddy Louis.
En 1993, Francis Dreyfus crée enfin sa maison de disques américaine, Dreyfus Records Inc. à laquelle le Festival de Montreux dédie une soirée, la "Dreyfus Jazz Night".
Avec des artistes aussi prestigieux que Jean-Michel Jarre, Alan Stivell, Michel Petrucciani, Gino Vanelli et Matt Bianco, Francis Dreyfus a désormais prouvé qu'un indépendant "made in France" pouvait s'imposer au niveau international, pour peu qu'il croise un jour sur son chemin l'artiste de sa vie et qu'il ait la passion de la musique et de son métier: éditer.
Car ce n'est pas un hasard si, parallèlement à ses activités personnelles, il a également été de 1972 à 1974 le plus jeune président de la Chambre Syndicale des Editeurs de Musique, s'il a participé à la création de l'APPI (Association des Producteurs de Phonogrammes Indépendants), s'il est vice-président de la SPPF (Société Civile des Producteurs de Phonogrammes Français), administrateur de la SPRE depuis 1988 (Société Civile pour la Perception de la Rémunération Equitable), et administrateur de l'UPFI (Union des Producteurs Phonographiques Français Indépendants).
N'a-t-il pas même donné des conférences sur l'édition à l'Université UCLA de Los Angeles ?
Gageons que bien des jeunes éditeurs auraient aimé y assister pour découvrir le secret de son succès! 

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